22 novembre 2024

Lanceur d’alerte enfin…

Enfin le lanceur d’alerte est protégé. Vous savez, un lanceur d’alerte est une personne, de bonne foi qui se retrouve partagée entre sa fonction et sa conscience. Elle est en possession d’une information qu’elle juge si importante ou grave pour la sécurité sanitaire qu’elle ne peut la garder pour elle. Des scientifiques, des médecins se sont suicidés jadis pour avoir informé le grand public. Leurs collègues, peu courageux ont préféré les laisser tomber et les laisser se faire broyer par des systèmes et une hiérarchie. Mais l’article L1132-3-3 change tout désormais.
Le terme « lanceur d’alerte » a été inventé dans les années 1990 par les sociologues Francis Chateauraynaud et Didier Torny.
Un salarié, un fonctionnaire ou un prestataire peut aujourd’hui dénoncer un crime ou un délit dont il a eu connaissance. La dénonciation de conflits d’intérêts affectant l’impartialité de membres du gouvernement, de cabinets ministériels ou encore de décideurs politiques est maintenant autorisée. Ça parait fou que cela n’arrive que maintenant. En tous les cas, cette protection vise les dénonciations à l’employeur, à la justice ou à une association de lutte contre la corruption, mais pas à la presse.
Hommage à tous ces lanceurs d’alertes courageux. En voici une liste non exhaustive empruntée à WikiPedia :

En France
Henri Pézerat, chimiste, un des membres fondateurs du collectif intersyndical de Jussieu qui, dès le début des années 1970 a alerté sur les dangers de l’amiante — voir le livre Danger ! Amiante qui raconte l’histoire du conflit de l’amiante en France. Animant la contre-expertise notamment en toxicologie, il a également contribué au retour de l’amiante dans le débat public au milieu des années 1990.
Anne-Marie Casteret, journaliste qui a révélé l’affaire du sang contaminé.
Jean-François Viel, épidémiologiste et professeur à l’université de Besançon, auteur notamment d’une étude sur les leucémies autour des sites nucléaires de La Hague, laquelle avait créé un précédent en matière d’exposition des populations riveraines autour des centres nucléaires français — sur le modèle de Sellafield en Angleterre. Cette étude, publiée dans une revue anglo-saxonne, a été reprise en France par Science&Vie en décembre 2005, dans un numéro qui titrait « Nucléaire et cancer ».
Jean-Jacques Mélet médecin qui a révélé la toxicité des amalgames dentaires contenant du mercure.
Carine Mayo, journaliste et écrivain français, elle contribue par ses articles à faire connaitre l’affaire des cancers pédiatriques de Vincennes.
Georges Méar, pilote de ligne ayant fait construire une maison à Brest en 1989 et subi un empoisonnement chimique lié aux matériaux de construction de cette maison, a porté, des années durant, une alerte sur la pollution intérieure des habitations, qui n’a fini par devenir un problème public et reconnu, en France, qu’à partir de la fin des années 1990. Un lanceur d’alerte qui a réussi, puisqu’a été créé en 2001 l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur.
André Cicolella, chercheur à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), est sanctionné, en 1994, par sa direction pour avoir souligné publiquement les dangers de l’éther de glycol. En octobre 2000, après six ans de procédure, la Cour de cassation le rétablit dans ses droits en reconnaissant le caractère abusif de son licenciement.
Pierre Meneton, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et spécialiste des maladies cardio-vasculaires, attaqué en justice le 31 janvier 2008 pour avoir dénoncé le poids des lobbies dans le domaine de la santé. Le Comité des salines de France lui reproche d’avoir dit dans une interview, en mars 2006, que « le lobby des producteurs de sel et du secteur agroalimentaire industriel est très actif. Il désinforme les professionnels de la santé et les médias ». En France, on consomme 10 g de sel par jour. André Cicolella conclue : « Si on passe à 6 g par jour, on réduit de 22 % les accidents vasculaires cérébraux et de 16 % les infarctus, selon les estimations des experts. ». Le 13 mars 2008, le tribunal correctionnel de Paris donnait raison à Pierre Meneton et déboutait le Comité des salines de France.
Étienne Cendrier, porte-parole de l’association Les Robins des toits soulignant les dangers mal évalués des ondes produites par la téléphonie mobile, poursuivi en diffamation par les compagnies de téléphones portables (il a été relaxé dans deux cas, la procédure se poursuit dans un troisième).
Roger Lenglet, philosophe et journaliste d’investigation, et Jean-Luc Touly, juge prud’homal et ex agent de maîtrise chez Vivendi Environnement, ont révélé les pratiques douteuses employées en France et dans le monde par les multinationales de l’eau pour s’approprier les marchés publics et s’arroger les aides internationales52. Ils ont dû faire face à plusieurs procédures judiciaires, dont deux ont été lancées par Henri Proglio, alors PDG de Veolia (ex Vivendi), et une par un syndicat de la même société. Deux des trois procédures se sont conclues en faveur des auteurs (un retrait de plainte du PDG et une relaxe). La troisième procédure en diffamation leur a valu une condamnation à un euro symbolique pour avoir qualifié de « détournement » une opération de transfert, sur des comptes irlandais, de 4,5 milliards d’euros qui devaient initialement servir à entretenir et renouveler les canalisations des 8 000 communes françaises qui avaient versé ces fonds, et dont la destination finale n’a jamais été élucidée. Une demande d’enquête parlementaire a été déposée sur le destin de ces fonds par le député Noël Mamère (Les Verts) en 2003. Des auditions parlementaires ont été menées à ce sujet, au cours desquelles les dirigeants de la multinationale ont assuré aux députés que l’entretien et le renouvellement des canalisations d’eau seraient tout de même assurés.
Christian Vélot, chercheur à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, subit de nombreuses privations matérielles : confiscation de la totalité de ses crédits pour 2008, privation d’étudiants stagiaires, menace de déménagement manu militari et décision arbitraire de non renouvellement de son contrat. Il estime que sa direction le sanctionne parce qu’il a pris publiquement position sur les risques sanitaires liés à l’introduction des organismes génétiquement modifiés dans l’alimentation.
Véronique Lapides, présidente du Collectif Vigilance Franklin, soulignant le nombre élevé de cancers parmi les enfants ayant fréquenté l’école maternelle Franklin Roosevelt construite à Vincennes sur une partie du site de l’ancienne usine chimique de la société Kodak.
Thierry Souccar, journaliste et écrivain scientifique, a fait connaître au grand public les résultats d’études mettant en cause de nombreux aliments transformés par l’industrie agro-alimentaire et pourtant innocentés ou recommandés par les autorités sanitaires. Il a ainsi dès 1997 souligné la responsabilité du sucre et des céréales raffinées dans le risque d’obésité et de diabète, alors que cette responsabilité était encore en 2001 contestée par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Dès 2004, il a souligné que la consommation de laitages au niveau des recommandations officielles ne prévient pas l’ostéoporose et qu’elle peut favoriser des maladies chroniques.
Denis Robert et Ernest Backes révèlent l’existence d’une boîte noire de la finance mondialisée avec l’affaire Clearstream dans Révélation en février 2001.
Irène Frachon, médecin au CHU de Brest, à l’origine de l’affaire du Mediator.
Serge Humpich, ingénieur, a mis en avant des erreurs de conception dans les cartes bancaires. Il a été condamné à 10 mois de prison avec sursis à la suite d’une démonstration publique réalisée avec plusieurs cartes conçues par ses soins, exploitant les failles qu’il voulait prouver. Cette démonstration a consisté en l’achat de carnets de tickets de métro en présence d’huissiers.
Philippe Pichon, commandant de police et écrivain a dénoncé le fonctionnement illégal et les irrégularités du Système de traitement des infractions constatées (STIC) ce qui lui a valu une mise à la retraite d’office à 42 ans par mesure disciplinaire.

Sur le même sujet :
http://sos-fonctionnaire-victime.com/spip.php?article189
http://www.non-au-mercure-dentaire.org/hommage-dr-melet.php

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