22 novembre 2024

Les produits du terroir le sont-ils ?

Depuis quelques temps, vous pouvez recevoir dans vos boîtes aux lettres, un message émanent du ministère de l’Agriculture qui vous informerait sur les dérives des appellations de terroir. Attention, aux sources ! Ce n’est pas le ministère qui est à l’origine de cette information mais un site internet : http://finances.fr.msn.com. Imaginez une seule seconde un quelconque ministère critiquer ses propres valeurs de terroir, critiquer les failles d’un système existant qui dessert les producteurs eux-mêmes. Une fois de plus, les gens se précipitent et ne vérifient pas les sources réelles. Dans certains cas, cela peut être dommageable pour la véracité de l’info.
Une fois ceci dit, voici le contenu de leur scoop …

[Source : http://finances.fr.msn.com]

Ils sont présentés comme les fleurons du terroir, mais quand on y regarde de plus près on découvre que leur appellation est quelque peu douteuse. Matières premières importées de l’étranger, confection hors-saison, nom prêtant à confusion… MSN Finances détaille pour vous les produits du terroir qui ne sont pas aussi authentiques que cela.

– Les champignons de Paris
De Paris, ils n’ont que le nom. Pire: la majorité d’entre eux viennent de l’étranger, les rayons des supermarchés regorgeant le plus souvent de champignons issus des États-Unis, de la Chine ou des Pays-Bas, les trois principaux pays producteurs. En France, s’ils ont pendant longtemps été élevés dans la capitale, les fameux champignons ne poussent désormais plus qu’à Saumur. La ville dans le Maine-et-Loire regroupe 70% de la production nationale.

– Le camembert de Normandie
Emblème de la gastronomie française, le camembert de Normandie est de loin le fromage le plus (mal) copié dans les rayons des supermarchés. Une explication à ce phénomène : tombé dans le domaine public, le nom « camembert»  peut-être utilisé par n’importe quel producteur. Et malgré une AOC « Camembert de Normandie» , qui existe depuis 1983, de nombreux fabricants utilisent le terme très proche de « Camembert fabriqué en Normandie» . Les différences : du lait pasteurisé au lieu du lait cru, un affinage raccourci et une fabrication qui n’est soumise à aucune règle.

Info de Stéfane Guilbaud : A ce sujet, je précise que MSN Finances indique que le camembert est tombé dans le domaine public mais plus précisément, il n’a jamais été protégé !! Erreur de la part de son inventrice, Madame Hamel, qui aurait eu ce secret par un prêtre, l’Abbé Charles Jean Bonvoust, originaire de la Brie. Le nom vient du village où habitait Madame Hamel. Le fromage, alors non protégé est parti à la conquête du monde en 1890.

– Le melon charentais
C’est l’emblème du melon français. Jaune ou vert, le melon charentais fait la fierté des producteurs de la région de Cognac où les sols argilo-calcaires sont parfaitement adaptés à sa culture. Mais contrairement à son cousin de Cavaillon, le melon de Charente ne possède pas d’AOC. Résultat : hormis pendant l’été, les melons charentais que l’on trouve sur les étals ne viennent pas de Cognac mais d’Espagne et du Maroc ! En hiver, le marché de contre-saison est carrément approvisionné par les Caraïbes et le Sénégal…

Info de Stéfane Guilbaud : A ce sujet, je rappelle que les origines des produits sur les fruits et légumes sont obligatoires !! Exigez-les !

– La moutarde de Dijon
Pour faire de la moutarde de Dijon, il faut du vinaigre, de l’eau, du sel et des graines du… Canada! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la moutarde utilisée dans la préparation de la fameuse pâte ne vient pas de la région de Dijon. Une explication à cette bizarrerie : à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec la mise en place de la Politique agricole commune, les agriculteurs se sont désintéressés de la moutarde, qui ne leur permettait pas de recevoir les subsides de l’Union européenne. Résultat : 90% de la production utilisée pour la moutarde de Dijon provient maintenant du Canada.

Info de Stéfane Guilbaud : La moutarde de Dijon n’est pas une indication d’origine, contrairement au cassis de Dijon. C’est la garantie de l’observance d’un procédé de fabrication, défini par un décret du 10 septembre 1937 et toujours en vigueur : « La dénomination moutarde de Dijon est réservé à la moutarde en pâte fabriquée avec des produits tamisés (ou blutés). La teneur de cette moutarde en extrait sec total ne doit pas être inférieur à 28% ; la proportion de téguments ayant échappé au blutage ne peut excéder 2% ». © dijoon.free.fr

– La charcuterie corse
Elle est présentée comme un des plus purs produits du terroir français. Et pourtant : la charcuterie corse ne dispose d’aucune « Appellation d’origine contrôlée» . A moins de se rendre sur l’île, le consommateur ne trouvera sur les rayons des supermarchés du continent que des produits dont les matières premières proviennent souvent d’ailleurs. Ainsi, malgré les têtes de Maure et les mentions « produit de l’Ile de Beauté»  sur les étiquettes, le saucisson d’âne est importé d’Argentine et les jambons sont parfois composés de carcasses issues du continent.

Info de Stéfane Guilbaud : Ce sujet est récurent. Corse ou pas corse ? Des témoignages accablants parviennent parfois à mes oreilles. Je vous propose la lecture de cet article en guise de curiosité.

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