Au sein de l’université d’Alabama, des chercheurs ont démontré la relation possible entre la longévité des cellules humaines et les régimes pauvres en sucres (hypocaloriques) … En France, depuis 30 ans, nous expliquons à travers les média que le sucre est bon pour le cerveau et le gras est à bannir, mauvais pour nos artères, nos kilos et notre santé. Les régimes se succèdent et ils prennent comme étiquettes « régimes lipidiques ». Stop au gras, coupable de tous les maux. Imaginez le principe même de frustration quand on sait qu’en vérité le cerveau se nourri de ce gras en majeure partie.
Je tente d’expliquer le plus souvent possible que le sucre est bien plus sujet à soucis que le gras. Aux États-Unis, pays record des obésités alimentaires, des centres existent depuis 5 à 6 ans et proposent des régimes, non plus lipidiques mais hypocaloriques. Et ça marche ! Pas de frustration. L’un des occupants de ce centre dit lors d’une interview ceci : » Incroyable, c’est la première fois de ma vie que l’on me laisse manger du gras. Je n’ai plus l’impression d’être en privation et je maigri … sans regrossir »
Mais entendons-nous sur la notion de gras. Ce n’est pas des frites et des hamburgers sauce mayo. Ce sont plutôt des avocats, de l’huile d’olive et/ou colza, de la viande en quantité raisonnable qui ont pris la place des sucres cachés dans le pain blanc, pâtisseries, pommes de terre, pâtes et riz blanc.
En gros, il suffit de consommer ce que la nature nous offre à l’état brut. Pas de transformation ! (les frites sont des transformations, la mayonnaise, pâtisseries, etc…)
Un « régime » dit hypocalorique peut se faire à vie si l’on arrête d’écouter ce sacro-saint message qui nous vante l’action « d’énergie » pour notre corps. J’y reviendrai dans un autre billet consacré aux régimes sportifs.
Sachant que 4 g de glucides = 1 calorie, la notion calorique est non négligeable en cas d’abus et pour preuve les commentaires rapportés par J.L. dans « Sciences-et-Avenir.com » du 28 décembre 2009 :
« Depuis plusieurs années maintenant, les médecins savent qu’un des seuls moyens d’allonger la durée de vie des animaux et sans doute des hommes est de réduire leur apport calorique durant les repas. Des dizaines d’espèces différentes ont été soumises à des expériences de diète avec des résultats convergents : elles vivent plus longtemps si leur régime alimentaire est hypocalorique et tout particulièrement s’il est allégé en glucose.
Jusqu’à présent, il n’y avait pas de réelles explications à ce phénomène. Un lien entre nutrition et longévité a été établi via un système hormonal, la voie de signalisation de l’insuline et du facteur de croissance IGF-1 (insulin like growth factor) et quelques gènes ont été identifiés sans que la question soit pour autant définitivement élucidée. »
Un peu de technique :
On peut lire dans le journal FASEB, que des chercheurs (université d’Alabama, à Birmingham) expliquent enfin le mécanisme. Il s’agirait d’effets épigénétiques (différente expression des gènes et non mutation de gènes) agissant sur les télomères. Ces codes génétiques situés aux extrémités des chromosomes sont « impliqués dans la stabilité cellulaire et les généticiens savent qu’ils jouent également un rôle important dans les processus de vieillissement. »
Les expériences ont été faites sur des cellules de poumon humain. Un groupe de cellules saines et un autre groupe de cellules précancéreuses. Chaque groupe de cultures ont reçu soit une solution riche soit pauvre en glucose. Résultat :
Le groupe de cellules saines ont survécu aux cellules précancéreuses et de surcroit lorsque ces dernières ont été nourries avec la solution hypocalorique.
Le journal conclue
« L’activité des gènes a également été mesurée dans ces mêmes conditions. Le gène qui commande la production de télomérase, une enzyme qui prolonge la durée de vie des télomères, a montré une activité plus élevée tandis qu’un gène (p16) qui ralentit leur croissance a été mis en sommeil. Ces deux phénomènes permettent d’allonger la durée de vie des cellules.
«Notre espoir est que la découverte que la restriction calorique prolonge la durée de vie des cellules humaines normales conduira à de nouvelles avancées dans différents types de cellules et de facilitera le développement de nouvelles approches pour prolonger la durée de vie des humains », a déclaré Trygve Tollefsbol, chercheur impliqué dans cette recherche. « Nous espérons également que ces études conduisent à une meilleure prévention du cancer ainsi que des nombreuses autres maladies liées à l’âge en contrôlant l’apport calorique de types cellulaires spécifiques » rajoute-t-il. »
J’en profite pour vous reparler d’une pratique japonaise qui se nomme Hara Hachi Bu. Prenez le temps de cliquer sur ce lien pour le découvrir. Le Hara Hachi Bu explique beaucoup de choses.