Notre alimentation joue un rôle crucial dans notre santé mentale. Des études révèlent qu’un régime de qualité peut prévenir la dépression, tandis que certains aliments peuvent la favoriser. Des recherches récentes indiquent que certains nutriments pourraient même servir de traitement d’appoint contre la dépression, en agissant sur des mécanismes biochimiques clés du cerveau. La dépression affecte plus de 300 millions de personnes dans le monde comme le rappelle l’Inserm, l’organisme précisant que cette pathologie représente une fréquence, au niveau mondial, de 7 % pour les femmes et 4 % pour les hommes et constitue la maladie du cerveau la plus coûteuse d’Europe.
Les aliments entiers, riches en vitamines, minéraux et fibres, favorisent une santé mentale positive. À l’inverse, une alimentation pauvre en variété nutritionnelle peut aggraver la dépression et d’autres troubles mentaux.
Les aliments ultra-transformés, riches en sucre et pauvres en nutriments, sont à limiter. Leur consommation est associée à une inflammation chronique, préjudiciable à la santé mentale. Ces aliments sont souvent dépourvus de fibres, protéines et graisses saines, et contiennent des additifs potentiellement nocifs.
Privilégier une alimentation anti-inflammatoire riche en fibres, vitamines, minéraux et acides gras oméga-3 peut aider à prévenir les symptômes dépressifs. Les fruits, légumes, grains entiers, légumineuses, noix et poissons gras sont des choix recommandés. Le régime méditerranéen est souvent cité comme exemple.
En plus d’une alimentation saine, les acides gras oméga-3 et la vitamine D sont bénéfiques pour la santé mentale. Ils sont présents dans certains aliments et peuvent être pris sous forme de suppléments pour réguler l’inflammation dans le corps et le cerveau.
« Manger beaucoup d’aliments transformés, c’est comme mettre le feu à votre cerveau »
Dans tous les cas, leur digestion rapide entraîne une augmentation rapide de la glycémie, le taux de glucose (sucre) présent dans le sang à un instant donné. Or, « lorsque la glycémie augmente rapidement, le pancréas produit beaucoup d’insuline (hormone qui permet au glucose de rentrer dans les cellules pour être utilisé comme source d’énergie) pour tenter de la ramener à un niveau normal et c’est cette production anormalement importante d’insuline qui provoque une inflammation. », atteste l’organisme. Celui-ci ajoute : « une inflammation excessive contribue à de nombreux problèmes et affections de santé, dont la dépression. Par rapport aux personnes qui consomment relativement peu d’aliments hautement transformés, celles qui en consomment beaucoup ont entre 41 et 58 % plus de risques de développer une dépression sur plusieurs années. » Un constat par ailleurs partagé par une étude française ayant démontré en 2018 qu’un régime alimentaire riche en acide gras saturés, en sucre, et en produits raffinés était associé à un plus fort risque de dépression en lien avec une inflammation chronique potentiellement induite par ce type d’alimentation.
A l’inverse, ce constat soutient-il l’hypothèse selon laquelle privilégier un régime anti-inflammatoire contribue à prévenir les symptômes dépressifs ? Le Baylor Scott & White Health estime que c’est bien le cas… à une condition : « Manger beaucoup d’aliments transformés, c’est comme mettre le feu à votre cerveau. Mais ne vous attendez pas à pouvoir simplement avec des vitamines ou des suppléments car la meilleure approche consiste de loin à manger des aliments entiers et à éviter de créer cet incendie.
Extrait de Femina du 11/03/2024 • Photo de Une : © Pexels 897817 – Nathan Cowley