L’activité humaine serait-elle donc plus importante que la vie humaine ?
Le sénateur Alain Houpert a récemment affirmé que le gouvernement français envisageait d’échanger de l’eau douce contre de l’hydrocarbure au Moyen-Orient. Cette proposition viserait à lutter contre l’excès d’eau douce d’un lac salé des Bouches-du-Rhône. Toutefois, le gouvernement nie tout projet de ce genre.
Toujours selon le sénateur, le projet aurait été détaillé dans une plaquette de présentation datant d’octobre dernier. Le gouvernement aurait prévu d’envoyer l’équivalent de la consommation annuelle française d’eau douce au Moyen-Orient. Le sénateur a partagé cette information dans un tweet, dans lequel il a écrit : « La France s’apprête à vendre 4 milliards de mètres cubes d’eau contre de l’hydrocarbure, la France va envoyer l’équivalent de notre consommation d’eau annuelle au Moyen-Orient. Pensez-y quand le gouvernement nous parlera de rationnement d’eau… ».
Interrogé par André Bercoff sur l’existence d’un tel projet mené en toute discrétion, le sénateur LR de Côte-d’Or a confirmé : « La France s’apprête à vendre de l’eau contre de l’hydrocarbure au Moyen-Orient. (…) C’est détaillé, ce n’est pas une rumeur. On veut échanger des ressources naturelles contre des ressources vitales ». L’origine de cette information émanerait du journal Marianne d’octobre dernier. Il a expliqué : « C’est très détaillé, ce sont 19 tankers de 200 000 mètres cubes par jour qui partiraient de Fos-sur-Mer et ce sont 48 tankers de 90 000 mètres cubes qui partiraient de Martigues ». Avant d’affirmer sûr de lui : « Quelque chose qui est détaillé veut dire que tout a été étudié et il y a certainement déjà eu des envois. C’est important de dire la vérité ».
Même si le gouvernement français nie, l’existence d’un tel projet a suscité des inquiétudes alors que les alertes à la sécheresse se multiplient pour cet été. Si le gouvernement vendait son eau douce, cela pourrait aggraver la situation de pénurie d’eau en France. Ne serait-ce avoir eu l’idée sans la concrétiser serait déjà une aberration !
À l’origine de cette probable idée loufoque : l’excès d’eau douce dû à pollution de la centrale hydro-électrique de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Cette eau rejetée dans l’étang salé de Berre perturbe l’écosystème. Cela a déjà conduit à une pollution majeure en 2018 et à un procès contre EDF en 2022. Aujourd’hui, l’entreprise est autorisée à rejeter un maximum de 1 200 millions de mètres cubes par an dans l’étang. Mais pour de nombreuses associations locales, ce chiffre reste abyssal et ne suffit pas à calmer les esprits !