Le règlement européen sur les allégations « nutrition santé » permettra-il d’y voir plus clair sur nos étiquettes ? En tout cas « … le marketing agroalimentaire est aujourd’hui sur la sellette » se félicite l’association CLCV.
La CLCV nous informe que depuis cette mise à plat des preuves nécessaires à l’affichage d’une allégation santé : « Danone en a fait les frais, décidant de retirer ses dossiers déposés devant l’Agence européenne de Sécurité alimentaire (EFSA) pour faire évaluer les bienfaits supposés de deux produits laitiers : Actimel® et Activia®. »
Le vent souffle sur les rayons de nos commerces et de nos écrans TV européens. L’EFSA a démarré un chantier pharaonique, qui va durer jusqu’en 2011, et s’est donné pour mission d’évaluer la crédibilité scientifique de plus de 4 000 allégations « santé ». À ce jour, plus de 900 ont déjà été rendus.
Cela ne faisait plus de doutes, les rumeurs populaires et le Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC), trouvaient ces informations parfois un peu trop fantaisistes.
Fabiola Flex, dans son livre « N’avalons pas n’importe quoi » avait déjà souligné que les fabricants n’hésitaient pas à nous faire passer des vessies pour des lanternes, avec des messages farfelus, tout en nous expliquant que les consommateurs savaient « décrypter » les messages. On croit rêver ?
Le CLCV insiste : « Les premiers résultats sont sans appel : 75 % des allégations sont injustifiées […] En ce qui concerne les promesses audacieuses, relatives à la santé des enfants ou la prévention des maladies, ce sont même 80 % d’entre elles qui ont pour l’instant été retoquées ! »
Maintenant que les démarches sont lancées, il faudrait au fur et à mesure de la publication des avis de l’EFSA que « les allégations injustifiées (soient) retirées du marché dans les meilleurs délais ». Destinationsante.com nous explique que le CLCV « s’inquiète surtout du lobbying intense de l’industrie agroalimentaire. Une pression de tous les instants sur les députés européens risque de mettre à mal le travail de l’Agence. « Une commission de parlementaires européens a tout bonnement proposé de supprimer les profils nutritionnels ». Or ce dispositif permet précisément d’éviter que les produits notoirement déséquilibrés puissent recourir à des allégations santé. C’est ainsi que des barres chocolatées peuvent être présentées comme « riches en calcium » – parce qu’il s’agit de chocolat au lait – alors qu’elles apportent essentiellement des lipides et des glucides fauteurs d’obésité infantile… »
Mais au fait qu’est-ce qu’une allégation santé ?
[ Source : CLCV & Destination Santé ]