Dans le « Journal Des Bonnes Nouvelles« , chaque mois, je répond à une question posée par les lecteurs, voici celle de Mars 2021.
[Sommaire des articles parus].
Question :
J’ai une petite fille de 3 ans, elle est sans arrêt malade (rhume, nez qui coule etc…), on me suggère d’arrêter le lait, qu’en pensez-vous ? Par quoi puis-je le remplacer pour qu’elle ne souffre pas de carences ?
Élodie, 32 ans, mariée, un enfant.
Élodie, sachez avant tout que votre question dérange toute une… industrie. Dans les médias, et surtout dans les chroniques matinales, il y a toujours des médecins qui se feront l’écho des bienfaits du lait. Ils réciteront les prétendus apports nécessaires en calcium, les risques d’ostéoporose. Ils éviteront les sujets concernant les allergies ou autres maladies rattachées aux surconsommations de laitages. D’aucuns éviteront aussi de parler des liens — pour ne pas dire des conflits — d’intérêts qu’ils entretiennent avec certaines marques !
Ce bruit permanent dans les médias forge une opinion. Cette illusion de foule donne l’apparence d’un vaste soutien scientifique a une réalité devenue vérité. On parle de truisme. Une vérité non vérifiée et non vérifiable qui finit par être vraie à force de répétition. Aujourd’hui les médias sociaux ont facilité cet effet. Le profil anonyme et planétaire donne une dimension surréaliste à la notion d’opinion ! Répété, asséné aux médias préférés des jeunes générations, on forge une opinion dominante… y compris si elle est mensongère ou biaisée !
Au sein d’une société fondée sur le commerce, boire du lait doit (re)devenir un choix personnel !!
Et vraiment, plus que jamais, la notion « personnelle » doit être retenue à plusieurs titres.
• Premièrement, pour faire taire toutes les ingérences alimentaires !
Chaque jour, nos oreilles et nos yeux sont saturés de messages nutritionnels tous plus envahissants et contradictoires les uns que les autres. La science est devenue arbitre pour légiférer sur un principe de commerce sans retenue. Au nom d’un fonctionnement économique de plus ne plus vorace, la connaissance est freinée par de multitudes études de détournements. Les gouvernements et « États-providence » ne maîtrisent plus le sujet. Chaque parcelle d’information est suspectée d’influence, car l’argent règne en maître ! Les enjeux colossaux ne laissent pas la place aux lois et législations réductrices et contraignantes. La volonté d’un industriel est de mettre en place toute une panoplie de mesures pour éviter l’interdiction !
Vous imaginez donc sans difficulté que la plupart des messages nutritionnels, distribués de la maternelle, aux cabinets médicaux jusque dans les médias ne sont que très peu objectifs. En effet, ces messages, « organisés » par des groupements d’intérêts, ressemblant à s’y méprendre à des organismes officiels, n’ont que pour seule mission de défendre leurs propres intérêts ! Pour saisir le manque d’objectivité, il suffit de constater que les prospectus sur les apports en calcium ne mentionnent jamais les effets constructifs des légumes verts, légumineuses, graines, oléagineux, épices, herbes, eaux de source, algues (dont la wakamé qui contient 13 fois plus de calcium que le lait)… Ils se cantonnent sagement aux produits laitiers !
• Deuxièmement, les maladies liées sont documentées depuis très longtemps !
Depuis plus de 70 ans, parmi tant de scientifiques, le docteur Seignalet — pour ne citer que lui — expliquait l’origine d’un grand nombre de maladies allergiques, auto-immunes, inflammatoires (rhumatismes) ou infectieuses dans les populations buvant du lait ! Il citait, de façon générale, l’acné, l’asthme, l’eczéma, la fatigue, la candidose, le choc anaphylactique, la cystite, la conjonctivite, la migraine, les rhumatismes, les troubles digestifs, l’urticaire et, plus particulièrement, à répétition chez les enfants, les bronchites, les otites et les rhino-pharyngites.
Où en sommes-nous aujourd’hui ? Le débat n’a pas évolué d’un iota ! Cet immobilisme est le signe flagrant du lobbying ! Tous les secteurs d’activité ou un lobby veillent au grain, la science n’avance plus ! En effet, cette technique (inaugurée par l’industrie du tabac) permet de produire une ignorance d’une part et un frein aux interdictions. À cause d’une augmentation d’études de détournement pour créer un trouble et beaucoup de bruit, la science n’arrive plus à élucider, donc conclure… et sans conclusion, il n’y a pas de raison d’interdire ! Pendant ce temps, ces années gagnées permettent à l’industrie de continuer à vendre.
• Troisièmement, les arguments protecteurs sont fallacieux !
Aucune autorité sanitaire n’a eu l’audace, le courage ou les moyens de repousser cette vaste campagne d’information basée sur des allégations contestées et contestables ! Encore aujourd’hui, les recommandations officielles surfent sur le mythe du calcium et de ses bienfaits. En vérité, notre organisme a besoin de peu de calcium. D’ailleurs, aucun pays ne s’entend sur les taux : 800 mg chez les uns, 1500 mg chez les autres ! En 2004, des chercheurs de l’université d’Harvard, à Boston (États-Unis), affirmaient que la consommation de lait à l’adolescence ne diminuait pas le risque de fractures, bien au contraire. Leurs résultats présentés dans JAMA Pediatrics affichent des résultats étonnants et détonants : consommer du lait ne préviendrait pas le risque de fracture, au contraire même, il l’augmenterait chez les hommes ! Mais alors, on nous aurait menti ? Une chose est sûre, les incessants messages nutritionnels ont façonné des croyances collectives tenaces et il est difficile de faire admettre au grand public que le calcium contenu dans le lait n’est pas le plus facilement assimilé par notre organisme. Encore plus difficile de faire entendre raison concernant la peur des carences ! Le lobbying du lait peut se frotter les mains, c’est une campagne réussie. Les pays développés, et particulièrement ceux de l’hémisphère Nord, sont de grands consommateurs de lait et de produits laitiers. En Amérique du Nord, en Australie ou en Europe, la FAO note une consommation de 150 kg par an et par habitant, à l’opposé des habitudes des pays de l’Asie du Sud-Est et l’Afrique centrale avec moins de 30 kg de lait par habitant et par an. Robert Masson et auteur nous fait remarquer une concordance entre la consommation importante de produits laitiers et le développement des maladies osseuses, dont l’ostéoporose.
Des études, citées par Thierry Souccar, ou encore Dr Jeremy Anso, démontrent, de plus en plus, que la surconsommation de lait animal apporte des risques accrus de cancers des ovaires ou de la prostate, ou que les doses journalières préconisées abaissent le niveau de vitamine D. L’OMS parle d’augmentation des fractures et des diabètes infantiles de type 1. En 2004, l’université d’Harvard à Boston ose écrire que la « consommation de lait chez les adolescents ne diminue pas le risque de fractures, bien au contraire ». Le professeur Willet conclut lui aussi qu’il « est irresponsable de faire la promotion des laitages ».
Alors peut-on dire que je sois contre les produits laitiers ? Eh bien non. Je suis plutôt contre l’ingérence à leur sujet. Boire un verre de lait relève du futile, de l’agréable, de la boisson de circonstance. En boire, comme nous le proposent les recommandations officielles, plusieurs fois par jour relève finalement de l’inconscience. Comme l’explique le Dr Nicolas Le Berre « aucun animal ne continue à boire du lait après son sevrage, et il ne souffre d’aucune carence en calcium. Alors, il est bon de savoir que notre source de calcium (et autres nutriments) se trouve et s’est toujours trouvé dans nos végétaux : légumes, céréales, fruits, et non dans le lait de vache qui contient du calcium pour son veau, peu assimilables pour l’homme, il faut bien le reconnaître ! »
Personnellement, je soutiens les petits éleveurs de lait. Je prône un achat de leur matière première pour un prix trois fois plus cher qu’actuellement, car le lait doit être un mets rare, d’excellente qualité et d’exception, riche en gras et le plus faible possible en IGF.
Le fromage est un sujet à part, et bien qu’il ne soit pas la meilleure source de calcium connue, il permet d’aborder l’alimentation futile sous un angle « pratique ». Les anciens, et plus particulièrement dans la tradition italienne, avaient un profond respect pour les fromagers. Des hommes, devenus maîtres dans la transformation d’un breuvage, finalement indigeste et vu comme agressif, en un produit mieux toléré par l’organisme étaient admirés.
À l’âge adulte, nous n’avons plus l’enzyme « lactase » capable de transformer le lactose, tout comme les ruminants. Seuls les jeunes humains et animaux ont la capacité à « digérer » le lactose. Ce n’est donc pas un hasard si la présure utilisée pour la réalisation des fromages est issue de la panse des veaux, afin de garantir la coagulation des protéines de lait. En Italie, le maître de la « caséine » s’appelle le chef, le maître. En Allemagne cela devient « Kaiser », soit l’empereur. À Rome, le chef suprême n’est autre qu’un prénom issu de la racine du mot caséine « César » pour finalement le retrouver dans la langue anglaise « cheese » ! Beaucoup de cultures ont donné un statut particulier aux « transformateurs de lait en fromage. Cette noblesse était sublimée jusque dans l’idée que ces maîtres montraient le chemin de la sagesse et du savoir.
Finalement, si vous ne suspectez aucune intolérance ou maux chroniques, il vous suffit de réserver le lait animal pour de très rares occasions comme style de vie. Aucune pression nutritionnelle ne doit vous influencer. Ne pas consommer de lait est tout à fait possible sans carence. Le mythe de l’ostéoporose est tenace, je sais !
Les alternatives végétales sont intéressantes, mais à deux conditions.
– Elles doivent être variées. Changez régulièrement de “jus”.
– Elles doivent, outre le fait d’être bios, exemptes d’amidons, d’ajout de riz, de tapioca, d’arômes, de sucres… Aussi l’idéal est de les faire soi-même. Faites tremper 50 g d’amande ou de noix de cajou une nuit. Mixez avec 1 litre d’eau ! C’est fini. Filtrez si vous le souhaitez et réservez 2 à 3 jours au frais.