En ces temps de confinement et de focalisation sur notre santé physique et mentale, il y a des acteurs de l’industrie agroalimentaire qui ne chôment pas et ne cessent de faire pression par tous les moyens, pour être toujours plus présents dans votre assiette !
RÉVÉLATION EXCEPTIONNELLE ! EXPLICATIONS.
Foodwatch, une association de défense du consommateur* a mis la main sur une requête écrite par l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires) à destination de Madame Barbara POMPILI( Ministre de la Transition écologique), Monsieur Bruno LE MAIRE (Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance), Madame Roselyne BACHELOT (Ministre de la Culture) et Monsieur Julien DENORMANDIE (Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation).
* Foodwatch : Rappelez-vous, j’avais, pour la sortie de « Je ne mange pas de produits alimentaires », interviewé Thilo Bode, fondateur et président de FoodWatch à propos des TAFTA.
QUE MENTIONNE CE COURRIER ?
Foodwatch nous informe :
« Les lobbies de l’industrie agroalimentaire manœuvrent en coulisses pour éviter de nouvelles lois contraignantes et continuer à vendre de la malbouffe coûte que coûte. On le sait. Il est plus rare d’en avoir la preuve. Foodwatch révèle aujourd’hui une lettre envoyée par l’Association nationale des Industries Agroalimentaires (ANIA) il y a quelques jours à quatre ministres afin de torpiller la proposition de la Convention citoyenne pour le climat, à savoir : interdire la publicité pour les produits trop sucrés, trop gras, trop salés. Alors qu’experts et instances publiques concluent tous que les engagements volontaires ne sont pas efficaces et voient dans une loi la solution à l’épidémie galopante d’obésité et surpoids chez les enfants, l’industrie agroalimentaire demande au Gouvernement de continuer à fermer les yeux. Pour l’organisation de défense des consommateurs, cette lettre signée par le président de l’ANIA est honteuse, raison pour laquelle Foodwatch la rend publique et y répond. Le Gouvernement va-t-il, pour une fois, arbitrer en faveur de la santé dans le projet de loi qui suit la Convention citoyenne pour le climat, ou va-t-il céder au chant des sirènes de Nestlé, Unilever, Mondelez, Ferrero, Coca-Cola, bel et autres géants de l’industrie agroalimentaire? »
Découvrez la lettre de l’ANIA du 28 octobre 2020
Découvrez la réponse de Foodwatch envoyés à plusieurs ministres
Un passage de ce courrier est « coutumier » du fait mais reste toujours aussi scandaleux. Il évoque le sacro-saint principe d’autorégulation que les industries agroalimentaires affectionnent : « Nous sommes convaincus que la co-régulation des acteurs est plus efficace que des mesures d’interdiction inscrites dans la loi. » En d’autres termes, l’ANIA, avec un conseil d’administration ou siègent Nestlé, Danone, Bel, Unilever, Orangina, Coca-Cola et Ferrero, ne veut pas de régulation par la loi et préfère s’autoréguler.
Karine Jacquemart, nouvelle directrice générale de foodwatch France s’insurge « On ne peut plus faire confiance à l’industrie pour s’autoréguler. Il faut une loi ! »
L’AUTORÉGULATION NE FONCTIONNE PAS ET RESTE CONTRE LE PRINCIPE LÉGISLATIF
« Ainsi, de grandes marques ont signé il y a quelques années le « EU Pledge », un engagement européen à ne faire la promotion des produits alimentaires auprès d’enfants de moins de 12 ans que si ces produits remplissent des critères nutritionnels sains. Dans les faits, foodwatch a relevé en 2015 que sur les 281 produits vérifiés, seuls 29 remplissaient les critères de l’OMS pour un régime nutritionnel équilibré, et ce parmi des marques qui promettaient d’être vertueuses comme Kellogg’s, Ferrero, Danone, Nestlé et Coca-Cola. A peine un sur dix tient ses promesses. CQFD. »
// Cette info est révélée par mes confrères du site Foodwatch.
Contact presse :
Mail : ingrid.kragl@foodwatch.fr
Tél. +33 (0)6 01 23 12 46