Sushi à la mode … aixoise

Dans cet emballement médiatique, je constate que le sushi s’est démocratisé pour le pire et le meilleur. En 1993, quand j’apprenais à les faire, les ingrédients étaient alors introuvables et je devais les faire venir de Lyon, puis de Paris pour des sommes assez rédhibitoires parfois. Par passion, j’ai toujours cultivé le goût de cette cuisine et ai appris a apprécier cet art si difficile que puisse être la fabrication d’un sushi.

 Aix-en-Provence, ville d’eau, ville de culture et de tourisme a vu son nombre de restaurants et points de vente à sushis exploser. Au début des années 90, nous avions déjà le « Yoji » (qui signifie cure-dent), un restaurant Japonais-Coréen, et est venu s’installer derrière le Monoprix du cours Mirabeau, un « SushiSuki ». Timidement, le couple de cette nouvelle enseigne proposait des sushis à emporter. Une mode venue du Japon, qui m’offrait enfin cet exotisme. Le mari, parlait 3 mots de français et sa femme aucun. Ils avaient ma petite famille en client et dans la plus totale indifférence de certains piétons, vendaient ce concept nippon, inconnu d’une grande majorité de Français. Plus tard, avec les accidents de la vie, elle engagea un aller-retour au Japon, pour ramener dans ses valises un cuisinier Japonais et recommença courageusement l’aventure sous le nom de « Yamato ».

Au fil des années, nous avions dans cette ville des restaurants qui se créaient et se fermaient tour à tour. Le « Yamato » prit alors la décision de se ranger dans une autre catégorie, et le prix de sa carte grimpait pour proposer une cuisine encore plus raffinée, authentiquement japonaise et résolument plus luxueuse. C’est pour cette raison que le « Yamato » ne fait pas parti des tests évoqués ci-dessous.

Avec cette quantité impressionnante de « sushis » à vendre sur Aix-en-Provence, nous avons donc décidé de tester ceux qui nous sont proposés.

De façon générale, les sushis restent chers et il est incroyable de constater que les boutiques affichent vite une facture qui grimpe plus rapidement que les restaurants. L’effet « petite boîte » est un piège en fait alors que dans un restaurant, les formules du midi avec soupe miso, salades, plats et/ou sushis s’en tirent à meilleur prix. Pour 12 /13 euros vous pouvez accéder à une cuisine 100 % Japonaise complète qui inclue des sushis, au lieu de vous retrouver face à une barquette de 8 à 10 sushis à 12 ou 16 euros.

Personnellement, j’ai un coup de coeur pour Bentoka et les raisons sont simples. Le problème des restaurants japonais de France est qu’ils proposent des menus trop conventionnels. On enlève les nouilles, car cela fait populaire, on pose des sauces sucrées pour séduire les Occidentaux, on propose des desserts alors que les Japonais n’en raffolent pas et on stéréotype les menus avec entrée, plat, dessert sans oublier la bière et le vin. Chez Bentoka (la maison des boites à pique-nique, en japonais), nous retrouvons le midi un « bento » (boite à pique-nique) très varié. Le chef sort des sentiers battus et propose une originalité permanente. Pourvu que cela dure, mais je reste persuadé que le chef du Bentoka a ce petit truc… en plus.

Testeurs :
Pascal Bonnet, Stéfane Guilbaud (et Léa), Jean-François Burgues

Protocole :
Nous ne signalons pas nos tests aux restaurateurs pour laisser toute impartialité dans la conception.
Nous avons payé tous nos repas. Aucun financement, sponsor n’a été retenu.
Ces avis n’engagent que nous. Le critère est purement gustatif, car la fraicheur a toujours été présente. Ces enseignes manipulent du poisson cru et cela exige une fraicheur et des règles sanitaires que nous avons constaté.

Durée :
Le test a été fait du 1er juin 2010 au 7 juillet 2010.
Mise à jour le 28 janvier 2011.

Restaurants retenus :
Nous nous sommes basés sur la liste des restaurants japonais d’Aix-en-Provence les plus cités par le bouche à oreille.

Résultats :
Voici pour ceux que cela intéresse, les résultats au format Acrobat PDF