Le “Stollen” est un gâteau de Noël traditionnel allemand. On le retrouve couramment en Alsace ou Lorraine pour les fêtes de fin d’année. Nommé aussi Christstollen, ce gâteau traditionnel de plusieurs siècles – les premières traces remontent à 1330-, originaire de Dresden, est devenu au fil du temps la buche de Noël des Allemands.
L’industrie s’en mêle
Comme souvent, l’agroalimentaire ne peut s’empêcher de s’emparer de ce genre de produits. La motivation simpliste est de transformer en produit de masse un aliment traditionnel. Le saumon fumé, le panettone, sont autant d’exemples de massacre industriels et de grand n’importe quoi. On markete, on fabule, on invente une belle histoire publicitaire et c’est parti. Le but du jeu est de faire croire aux consommateurs que tout le monde a droit aux produits d’exceptions et que justement ces produits sont injustement chers ou inaccessibles. Le sauveur, l’industriel attentionné, propose alors une version accessible, mais surtout souvent sans valeurs émotionnelles, mais à forte valeur ajoutée (traduisez belle marge pour le fabricant)
La tradition
Le Stollen, aussi, n’a pas échappé à la règle. Si l’on compare une recette traditionnelle, nous découvrons ce genre d’ingrédients:
raisins de Smyrne, raisins de Malaga, amandes effilées grillées, oranges et/ou citrons, massepain, rhum, farine, sel, muscade, levure de boulanger, lait chaud, eau chaude, sucre, beurre.
Une pâle copie
On m’a montré un stollen de chez Monoprix, et la lecture des ingrédients ne m’a, une fois de plus, pas étonné et terriblement fait rager. De façon générale, je ne mange pas de gâteau, et encore moins de type industriel, mais je peux vous assurer que mon entourage a répondu de façon collégiale quant à la qualité gustative de ce stollen indus. Sans appel, le “bof” l’emporte et cela n’étonnera personne quand on prend le temps de lire la liste d’ingrédients.
Pour ne retenir que les plus marquants :
Graisse de palme, dextrose, sirop de glucose-fructose, sorbitols, émulsifiants, graisse de palme totalement hydrogénée.
Et dans mon besoin de désobéissance alimentaire… ce qui m’irrite le plus est le nom de la gamme de ce type de produit : “Gourmet” !!
Un mot qui apparait au XIVe siècle, de l’ancien français grommes, ‘valet’, et -et, ‘petit’ et qui signifie “Personne qui apprécie et qui excelle à l’art de goûter les plats raffinés, de déguster la bonne chère, les bons vins.”
On est mal patron… on est mal !!
©photo de couverture. Stollen by WhitneyinChicago
On vient de nous offrir un « Dresdner Christstollen » de marque Dr Quendt venant d’Allemagne, sans huile de palme. Ce qui est dommage c’est le sirop de glucose/fructose mais il semble qu’en trouver un -sans- même en Allemagne est impossible.Les industriels ont pris la place des Konditorei (patisseries) qui semblent avoir disparu sur les trente dernières années. Donc je lance un -Avis de recherche-: Christstollen sans huile de palme et sans sirop de glucose/fructose. Récompense: la gratitude des éventuels futurs diabétiques
Hé bien, tout ce diagnostic, pour dire un « bof »…! Dois-je rappeler que beaucoup de gens souffrent de malnutrition? On peut partir d’un point de vue qualitatif, mais dans l’industrie agro-alimentaire, il s’agit avant tout de nourrir la population.
Dans un premier temps, ce dessert accessible au grand public satisfait déjà beaucoup de clients. Tout en étant conscient que ce produit n’est ni artisanal, ni totalement conforme à la recette initiale, je suis sûr que le Stollen traditionnel tel qu’il était produit il y a des siècles, vous n’en voudrez pas mordre une seule bouchée. Tellement le pain aurait trempé dans le rhum, et tellement les ingrédients qui la composent étaient bruts de fabrication. Evidemment, et là où vous avez parfaitement raison, la production industrielle n’est pas 100% conforme à la recette, et les ingrédients ne sont pas de première qualité. Mais je pense qu’li serait plus utile d’en parler aux confectionneurs de ces gâteaux, plutôt que d’égarer son bon sens dans des contestations menues.
Avec la qualité « moyenne », au moins, on n’a pas de mauvaise surprise, car ce produit Monoprix est déjà conforme à d’autres critères, comme des normes d’hygiène très strictes, et à un processus de fabrication assuré par un intermédiaire Allemand, donc d’Allemagne, donc le pays d’origine du Stollen, alors évidemment, ce n’est pas Cyril Lignac qui l’a préparé en personne, ni des moulins à vent qui ont moulu la farine à longueur de journée, mais en attendait-on autant d’un produit de consommation courante, composé d’ingrédients courants dans l’industrie agro-alimentaire? Les gens passent, ils regardent, ils prennent éventuellement, mais ils ne se font pas tromper sur la marchandise. Il n’y a pas non plus une publicité éhontée sur ce gâteau Allemand, qui manifestement n’a de Stollen que le nom. La gamme « gourmet » de Monoprix est assez conforme à leur image de marque, une épicerie Parisienne pour les bourgeois moyens. Même si ces derniers temps, les produits vendus sont d’une qualité assez standard. Enfin bon, moi je serais curieux de pouvoir consommer un vrai Stollen, histoire de me faire une vraie idée, mais pour l’instant, moi qui ai connu le Stollen de Monoprix depuis mon enfance, celui me convient déjà assez bien.
Excellent commentaire !! Rassurer les consommateurs avec l’hygiène et accepter une recette médiocre accolée au mot « gourmet » confirme bien mes propos. Quant à l’idée d’une industrie qui doit nourrir la planète et ne puisse être critiquée par respect pour la faim dans le monde… est un grand classique aussi ! Soyons raisonnables. Matthias, relisez la liste d’ingrédients, ce n’est qu’un aliment ultra transformé (AUT), et non un simple gateau conçu pour nourrir ou faire plaisir le consommateur.
Quelle déception. Impossible de trouver un stollen en magasin sans huile de palme. J’ai bien pensé le cuisiner moi même, mais la recette est difficile à réaliser. Votre article date de 2017; en 2019 il se vérifie encore. Je ne m‘avoue pas vaincue et poursuis donc mes recherches.
Je ne connais pas le stollen de monoprix, mais celui de Lidl. Il est agreable a deguster, mais j’avoue ne pas avoir completement detaille la liste des ingredients.