Depuis que j’encourage à la désobéissance alimentaire, j’ai toujours soutenu l’idée que la base même de l’alimentation apporte le socle fondamental à l’équilibre. Le système immunitaire à besoin d’être en contact avec une nature vraie, non aseptisée, afin de se confronter a cette expérience et n’en sortir que plus fort. Le système immunitaire a besoin de substances les moins chimiques possible, les plus nutritives et bénéfiques. Mais à tout cela, il faut ajouter le rôle important de la vitamine D. Aucun bénéfice de calcium possible sans elle, aucune immunité. Comme le précise la Dr Brigitte Houssin dans son livre “Vitamine D, mode d’emploi ”, il suffit qu’elle soit en quantité suffisante dans l’organisme pour réduire les risques de cancer, d’infarctus et les douleurs articulaires … Pourtant 8 personnes sur 10 en manquent, en particulier l’hiver.
La vitamine D pourrait être prise comme un médicament préventif et silencieux. Il suffirait que l’on mesure les carences dans la population (surtout urbaine), pour éviter les états immunodépressifs de l’hiver, terrain favorable à la déclaration de maladies irréversibles.
Mais …
il y a deux problèmes majeurs à la prise de vitamine D, et vous allez voir qu’ils sont surprenants.
Vitamine D… comme Danger ?
Premièrement, cela serait, parait-il, dangereux ? En effet, suite à une erreur de mesure qui préconisait de ne pas dépasser 100 000 UI (Unité Internationale), les autorités sanitaires véhiculant les interdits se sont basées sur l’erreur de frappe de 10 000 UI -Ça me rappelle l’histoire de Poyeye avec le fer-, pour finalement diviser par 10 pour une plus grande précaution -pensaient-ils ? Nous voilà donc effrayés à l’idée de frôler les 1000 UI. Problème mystiquement adopté… mais seulement pour les adultes, car nos bébés sont à l’inverse boostés à la vitamine D. Serions-nous plus fragiles à l’âge adulte ?
Vitamine D… comme Déremboursement ?
Deuxièmement, pour connaître les carences d’un individu, il faut la mesurer. Quel bonheur pour une institution sanitaire de pouvoir prévenir tant de cancers, tant de maladies immunodépressives en agissant par un premier levier protecteur qu’est la vitamine D. Oui mais ça, c’est trop simple !!
Les choses ont changé. La mesure de votre taux de vitamine D n’est plus prise en charge par la nomenclature de remboursement. Le médecin est tenu de mentionner Vitamine D (NR – traduisez Non Remboursé) sur l’ordonnance, à défaut d’être en train de rédiger une demande d’analyse pour quelqu’un ayant besoin de contrôle permanent pour maladie chronique. En d’autres termes, si vous êtes déjà malade, le remboursement se fera, sinon, on considère que la vitamine D, est une demande de confort qui coute cher à la sécu. Aberrant lorsque l’on connaît ce que cela ferait économiser si justement on la mesurait et l’administrait plus fréquemment.
J’ai vécu ce déremboursement la semaine dernière en souhaitant connaître mon taux de vitamine D avant l’hiver. En effet, j’ai l’habitude de prendre chaque année, tout l’hiver, un complément sous forme de gouttes. Une seule goutte de ce produit (une huile de colza à la lanoline) sur la langue tous les jours est bien plus efficace qu’une dose massive en une seule fois.
La Dr Brigitte Houssin précise ces phrases clefs, lourdes de sens : « Une supplémentation avec des doses en vitamine D supérieures à celles recommandées en France pour les personnes de 75 ans et plus a permis une diminution des chutes de 19 % chez des volontaires de cet âge.” ou bien encore « Plus notre taux de vitamine D est bas, plus nous perdons nos dents.” et l’étrange phénomène dont beaucoup de personnes se plaignent « Si les muscles, les articulations et les os manquent de vitamine D cela peut s’exprimer aussi par une douleur… Chez les personnes atteintes de fibromyalgie ( maladie caractérisée par un état douloureux musculaire chronique), le taux de vitamine D est aussi un des éléments à contrôler, car il est souvent bas.” Dans une interview pour le site lanutrition.fr elle expliquait qu « On sait que les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs à la vitamine D. Il a été montré expérimentalement que la vitamine D agit sur trois mécanismes permettant au cancer de se développer. Elle diminue la multiplication des cellules cancéreuses. Elle réduit le risque d’association de ces cellules en diminuant la vascularisation des cellules cancéreuses. Elle peut empêcher la transformation des cellules précancéreuses en cellules cancéreuses. Mais la vitamine D peut également aller jusqu’à favoriser la mort de certaines cellules cancéreuses. »
Alors que penser de cette mesure de déremboursement discrètement installée ?
Une méconnaissance des maladies liées au manque de vitamine D ?
Un trop fort intérêt dans le traitement de ces mêmes maladies ?
Un aveuglement des autorités sanitaires par un quelconque lobby ?
Ne restons pas dans l’ignorance comme ce Popeye qui a toujours cru ce qu’on lui a laissé penser, lorsqu’il mangeait ses épinards.
Si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous conseille “Santé, mensonge et propagande” de Thierry Souccar et Isabelle Robard. Un livre qui avait déjà traité de ce sujet sensible et douze ans après sa sortie, rien ne semble évoluer chez les responsables de nos autorités sanitaires.