Depuis toutes ces années, je rencontre des consommateurs avertis, démunis, atterrés ou tout simplement dépassés par les ingérences permanentes du marketing, fer-de-lance de l’agro alimentaire.
Je suis souvent tout aussi stupéfait de voir que des parents laissent manger à leurs enfants des aliments qu’eux-mêmes ne veulent plus, tant ils font attention à leur ligne qui ne cesse de faire le yoyo. Ainsi, ils laissent alors leurs progénitures « goûter » avec d’innombrables merdes alors qu’un simple morceau de pain avec du chocolat serait une bien meilleure alternative. L’idéal est bien entendu un pain digne de ce nom, à la farine non industrielle, et riche en graines avec une fermentation lente, afin de rassasier rapidement l’enfant, sans lui procurer uniquement de la calorie vide ; l’idéal serait aussi un chocolat, non pas au lait, mais un chocolat noir et pourquoi pas à 70%, mais… loin de cet idéal, un morceau de pain avec un carreau de chocolat et du beurre frais suffit à se passer de ces biscuits industriels sans intérêt nutritionnel.
Si votre enfant est mince, il s’agit d’une éducation continue, s’il a un problème de poids… c’est une urgence.
Récemment, sur la table d’un goûter, j’ai trouvé un paquet de biscuits qui me met vraiment en colère. Il ne s’agit pas d’un problème de marque (tout le rayon est une catastrophe), mais de gamme de produits. Un lot d’ingrédients qui ne va pas favoriser l’épanouissement de votre enfant à l’âge adulte. Un lot d’ingrédients qui me laisse penser qu’en matière d’alimentation dégradée, la faute revient indéniablement aux parents -détenteur de la carte bleue – car… la consommation a augmenté de 3% en 10 ans avec aujourd’hui 8 kilos par an et par habitant. Le marché industriel représente 12% de l’univers du biscuit. Chaque année, soixante nouveaux biscuits sont créés, l’épidémie est en marche dans une société ou trop de parents semblent s’en foutre.
En 2014, une anthropologue alimentaire m’avait confié les résultats de son travail dans les quartiers défavorisés. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette population, cible de la malbouffe, est tout à fait consciente de la nature des produits achetés. À la question « Êtes-vous convaincu qu’un biscuit industriel n’est pas bon pour la santé ? », le oui l’emporte, mais à la question « Pourquoi achetez-vous ces produits ? » la réponse étonnamment est « Pour faire plaisir à mes enfants ». La corrélation entre ce que l’on entend de négatif à la télé sur les produits industriels et le choix à faire devant les superbes emballages chatoyants est difficile à faire, d’autant plus qu’à aucun moment est évoqué le problème de budget… car ce n’en est pas un. Le pouvoir d’achat grâce aux industriel est un leurre qui revient au final très cher.
« La guerre des prix n’a jamais créé aucun pouvoir d’achat. Les prix baissent, les salaires stagnent, les impôts augmentent. »
Une phrase de Georges Plassat, PDG de Carrefour, dans “À table citoyens !”, de Périco Légasse. Éd. Cerf 2016
DÉCRYPTAGE DE CERTAINS INGRÉDIENTS D’UN PAQUET DE BISCUIT :
– Chocolat au lait 33,8% :
Commentaire : Faible teneur en chocolat. Le premier ingrédient de celui-ci le sucre, avec un petit émulsifiant pour lier tous ces gras et lécithine. Intérêt nutritionnel nul et très sucré. IG très élevé !!
– Fourrage au cacao maigre (sucre, graisses végétales -coprah, palmiste) :
Commentaire : Un cacao est intéressant s’il est justement gras , et non maigre. Avec un bon gras de cacao et non un ajout ignoble de coprah et palmiste. Il faut savoir que l’acide palmitique est une substance qui rend addictif. Vous comprenez le double intérêt : pas cher et addictif. Pour finir, le sucre encore en premier ingrédient de la liste du fourrage. Une honte ! IG encore très élevé !!
– Billettes au riz soufflé + gluten de blé + malt de blé, sucre + sel, dextrose, sirop de glucose-fructose :
Commentaire : Le comble du biscuit est ici : le riz soufflé est une bombe glucidique sur lequel on ajoute du malt (IG +) du sucre (IG +) du dextrose (IG+) et du glucose-fructose, un sirop dangereux pour la santé de nos enfants. Pas cher mais avec des dégâts à vie, démontrés sur le cerveau des enfants [Lire Toxic de William Reymond]. Un peu de gluten en sus et du sel au passage !!
IG donc très explosif
– Arôme :
Commentaire : Pas bon de retrouver un arôme, si naturel soit-il (ce n’est pas le cas). Cela dénote la piètre qualité du produit de base et surtout génère un formatage du gout qui me contrarie.
Verdict : Quand un enfant mange une seule de ces barres, c’est un vide nutritionnel manifeste armé de l’équivalent de deux morceaux de sucre blancs. En mangeant tout le paquet (6 barres), cela sera l’équivalent de 11 morceaux environ, sans compter les dégâts d’un acide palmitique et d’un glucose-fructose.