22 novembre 2024

« Sans gluten » accusé… à tort.

L’article de 60 millions de consommateurs, sur le « sans gluten » va faire des vagues, mais pas du côté souhaité, je le crains.

Cet article fait un point sur l’offre sans gluten en rayon et ne se prive pas, à juste titre, de démonter les produits industriels répondants à l’offre du « gluten free », mais ne le signale jamais. Il n’y a pas de référence au mot « industriel ».
Le message est perturbant pour quelqu’un qui se cherche, ou qui n’a pas le choix. On peut vite comprendre que le sans gluten est dangereux et qu’il vaut mieux manger du blé, du pain et des viennoiseries bien entendu d’origine industrielle.

1) Cet article ne mentionne jamais le mot « industriel » alors qu’il a toute sa place dans ce genre de critique.


Comment dire une bonne fois pour toutes que tout bonheur alimentaire ne se trouvera jamais dans un produit industriel. Jamais. Pour un industriel, une mode, une conviction ou une nécessité devient une niche alimentaire : hallal, cacher, bio, bébé, light, équitable, sans gluten… sont autant de propositions « analogues » de la part de l’agro. L’industriel propose au menu sans gluten les associations de pomme de terre, riz et maïs !!! Indices Glycémiques élevée assurée !

2) Cet article ne juge pas bon de rappeler, que le « sans gluten » est souvent un besoin nécessaire, en contradiction avec l’ajout intempestif de gluten dans les préparations industrielles.

Il faut aussi rappeler que l’alimentation humaine peut être segmentée en trois grandes ères.
– 10 générations de contemporains, très industrialisés, se retrouvant avec une alimentation déstructurée, pauvre en nutriments et riche en additifs. Hécatombe de maladies, survenant de plus en plus jeune et de plus en plus massivement. AVC, maladies chroniques, cancers, diabètes de type II, ou III (Alzheimer, Parkinson), sclérose en plaques…
– 600 générations d’agriculteurs/éleveurs, se sédentarisant et intégrants à leur menu lait, sucre et blé. Leur alimentation était nutritivement plus riche que la nôtre, le blé était en mutation jusqu’à son industrialisation absolue, le lait de qualité avait encore une place occasionnelle… Les maladies existaient, mais les AVC à 30 ans étaient inexistants.
– 100 000 générations de cueilleurs/chasseurs, ne mangeant aucun lait, aucun blé et aucun sucre. Représentant 99,5 % de l‘humanité, ils n’avaient aucun conseil nutritionnel insolant à recevoir de notre génération et pourtant ils ne mangeait pas de gluten.

3) Cet article ne mentionne pas d’alternative à l’offre industrielle.


Ne pas manger de « gluten », ne signifie pas se ruer sur les produits « Gluten Free » en grande surface. Non !! Pour ma part, je ne suis pas allergique au gluten, mais je ne souhaite pas en consommer, ou le moins possible. Je ne mange pas de blé « muté » et je n’achète pas de produits industriels, alors comment arrivais-je à me nourrir ?
 Comme je l’explique dans « Je ne mange pas de produits industriels », je ne cherche pas à faire une analogie. C’est-à-dire que je ne cherche pas à reproduire l’aspect du pain dans mon alimentation. Je prends ce que la nature me propose. Galette de sarrasin, farinata, socca ou pannisse (pois chiche), tartelette fine maison à base de petit épeautre local (7 % de gluten) coupé à de la farine de lupin, accompagné d’une alimentation riche en légumes et, de viandes ou poissons triés sur le volet.

4) Cet article, malgré lui, fait les choux gras des campagnes d’affichages vantant le pain.


Cet effet d’annonce, par son fond incomplet, est perturbant et va faire beaucoup de mal au mouvement « Gluten Free ». Le comportement des consommateurs indécis sur la qualité du blé actuel, vont vite se faire une raison en faveur du pain et pâtisserie industriels. Le lobby de la boulange qui s’en est donné à cœur joie, dans nos rues l’année dernière, pour nous expliquer, et récupérer les brebis sans gluten égarées, qu’il fallait acheter sa baguette, je vous le pari, va relancer sa campagne dans les prochaines semaines.
C’est un peu comme si on disait « manger léger » est dangereux. Oui le light industriel est dangereux par l’ajout d’additifs et la substitution des matières premières, mais manger léger intelligemment à la maison fait même du bien 🙂 Voir Hara Hachi Bu.
Je dénonce fermement le « sans gluten » industriel et soutien avec la même ferveur, l’idée que l’on puisse se passer du blé industriel « muté ». Il faut alors encourager un retour aux sources (je ne vais pas renier le titre de mon livre) loin de toute aide industrielle.

Donc non au « gluten », non au « sans gluten industriel », mais oui au « gluten free ».

Une réflexion sur « « Sans gluten » accusé… à tort. »

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