Y aurait-il un lien entre les aliments transformés et les maladies auto-immunes ?
Dans le Newswise, du 30 décembre 2015, nous découvrons le résultat d’une étude dirigée par le professeur Aaron Lerner, de la faculté de médecine de Technion et Carmel Medical Center, Haïfa (Israël) et le Dr Torsten Matthias de l’institut Aesku-Kipp (Allemagne). Ces chercheurs présentent des éléments démontrant que les aliments transformés affaiblissent la résistance de l’intestin aux bactéries, toxines et autres éléments hostiles, qui à son tour augmente la probabilité de développer des maladies auto-immunes. Plus de 100 de ces maladies ont été identifiées, comme le diabète de type 1, la maladie cœliaque, le lupus, la sclérose en plaques, l’hépatite auto-immune, ou la maladie de Crohn (très médiatisée depuis le « sans gluten »).
Depuis le début du XXe siècle, il y a eu une diminution des maladies infectieuses, en contraste avec une augmentation des maladies allergiques, le cancer et les maladies auto-immunes, tout comme je le présentais dans le livre VisioFood.
Le Pr Aaron Lerner et le Dr Torsten Matthias se sont concentrés sur l’utilisation exponentielle des additifs alimentaires industriels visant à améliorer ou masquer la médiocrité. Le goût, l’odeur, la texture et la durée de vie ont été au centre des préoccupations industrielles, et nous pouvons malheureusement constater « … une connexion circonstancielle significative entre l’utilisation accrue d’aliments transformés et de l’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes ».
De nombreuses maladies auto-immunes résultent de dommages aux jonctions étanches qui protègent la muqueuse intestinale*. Lorsqu’elles fonctionnent normalement, ces jonctions serrées servent de barrière contre les bactéries, les toxines, les allergènes et les agents cancérigènes. Lorsqu’il y a dommage à ces mêmes jonctions « leaky gut, en anglais », cela entraîne le développement de maladies auto-immunes.
Les aliments qui perturbent la zonuline | Thierry Souccar
« Bien que les recherches soient encore en cours, il est néanmoins important de connaître les facteurs aisément modifiables qui perturbent la production de zonuline ou augmentent directement notre perméabilité intestinale. On peut citer notamment la caséine (80 % des protéines du lait et des produits laitiers sont de la caséine), les pommes de terre, les piments, la tomate, les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (aspirine, ibuprofène par exemple), la chimiothérapie, la radiothérapie, le déficit en zinc (qui touche plus de 79 % des Françaises) et le déficit en vitamine D (qui touche plus de 80 % des Français). Pour le Dr Jean Seignalet qui ne parle pourtant pas de zonuline, ce sont aussi ces aliments ou molécules qui sont responsables de « l’hyperméabilité » intestinale. Tout se recoupe ».
Les chercheurs ont découvert que des additifs alimentaires communs pouvaient « desserrer » ces jonctions :
Le glucose (sucres).
Le sodium (sel).
Les solvants gras, comme les triglycérides (émulsifiants).
Les acides organiques.
Le gluten.
La transglutaminase microbienne (une enzyme spéciale qui sert de protéine alimentaire « colle »).
Les particules nanométriques.
Mais alors pourquoi ces substances demeurent ?
Le professeur Lerner explique que « le contrôle et l’exécution des organismes, tels que la FDA, supervisent rigoureusement l’industrie pharmaceutique, mais le marché de l’additif alimentaire restent assez sans surveillance » et ajoute « Nous espérons que cette étude et des études similaires amélioreront la sensibilisation sur les dangers inhérents à des additifs alimentaires industriels, et sensibilisera à la nécessité d’un contrôle plus rigoureux. »
Cette étude est à ses débuts, et il faudra croiser d’autres substances pour faire la lumière sur tous ces « ajouts » alimentaires », toutefois déjà, les protagonistes de l’étude conseillent aux patients atteints de maladies auto-immunes, et ceux qui ont des antécédents familiaux de ces maladies, à reconsidérer les aliments transformés.
Ainsi plus que jamais… Je ne mange pas de produits industriels !
Quand un chimiste fabrique un additif alimentaire inédit et souhaite le proposer sur le marché européen, c’est l’E.F.S.A. (European Food Safety Authority) qui gère le dossier. Dans un premier temps, le nouveau produit est testé sur des animaux ou sur des Hommes (avec leurs accords) afin d’évaluer le seuil de toxicité. Lorsqu’il est en phase avec la nomenclature des normes européennes, l’additif alimentaire est enregistré et codifié (E ***) en annexe II n°1129 / 2011 et en annexe III n°1130 / 2011 du règlement européen sur les additifs alimentaires n°1333 / 2008.
Enfin, suite au rapport de toxicité, l’E.F.S.A. indique une D.J.A. (Dose Journalière Admissible) pour le consommateur. En savoir plus sur:http://additif-alimentaire.confort-domicile.com/
Aucun test n’instruit la recherche croisée. En effet, il est facile de comprendre, pour peu que l’on ai fait des probabilités à l’école que c’est impossible de tester toutes les associations à ne serait-ce que 2 ou 3 additifs. La prise d’un additif peut aussi affaiblir un système qui se retrouve fragilisé avec une deuxième substance. Mais avant toute chose, avant tout débat technico inutile. Personne ne nous oblige a consommer des additifs. S’il l’on souhaite NE PAS VOULOIR, pour différentes raisons, dont celle de se dire qu’un aliment ce n’est pas une somme d’additifs, on doit le faire. Je n’insisterais jamais assez sur des additifs comme le E150d (pour n’en citer qu’un) qui n’est pas un caramel naturel et qui n’a pas sa place dans l’alimentation humaine. Aucune autorité ne me convaincra qu’une embrouille industrielle est ainsi pour mon bien.