En allant rendre une visite à l’hôpital, j’ai vu, sur la table de nuit, un encas proposé par le personnel : un muffin aux pépites de chocolat.
Je me questionne souvent sur la nature des produits que l’on propose à nos enfants*, à nos convalescents ou à nos bénévoles donneurs de sang.
Je me demande surtout quel est l’intérêt que nous portons à notre alimentation, quand je vois que même les hôpitaux, lieux de santé, ne se soucient pas de l’industrialisation de nos denrées alimentaires, seule compte l’hygiénisation.
En l’occurrence, ce jour, je découvre un produit industriel. Je n’ai à priori aucun avis défavorable sur le process industriel (la mécanisation en quelque sorte), sauf que la liste d’ingrédients de ce muffin ne correspond pas à l’image que je me fais d’un produit, signé « Quality Baked Goods » (Qualité de produits de boulangerie).
« De qualité » ?
On a tendance à confondre (ou à nous faire oublier) que la qualité sanitaire et la qualité d’un produit ne sont pas les mêmes choses. Je ne doute pas une seule seconde de la « qualité » sanitaire de ce produit, mais ne suis pas convaincu par la qualité nutritionnelle, par la qualité intrinsèque de la recette.
Après visite du site de ce produit [voir le site], je constate que celui-ci insiste sur le côté fait maison et traditionnel **. J’en déduis alors, naïvement, qu’un muffin (de surcroit réalisé à partir de recettes traditionnelles) est fait avec du beurre, du lait, du sucre, de la levure, des pépites de chocolat, de la farine et des œufs.
Mais alors pourquoi y trouve t-on du E322 (Lecithine), de l’amidon de blé, du 471 (Monostéarine), du dextrose et du E415 (Gomme xanthane) ?
Même si ces additifs sont autorisés et sans danger pour l’homme, je ne cuisine pas une recette « fait maison et traditionnelle » avec ce genre d’ingrédients ?
Il n’y a aucun intérêt pour le consommateur de mettre une gomme épaississante, de rajouter de l’amidon, d’émulsifier les corps gras avec de la lécithine de soja.
CONCLUSION
Personnellement, je n’approuve pas ce genre d’encas. Je n’ai rien contre ce muffin ou contre sa marque. De façon générale, je refuse un système qui, légitimement, recherche un coût, une rentabilité, mais sous couvert de terminologies et de descriptions flirtant avec les métiers de l’artisanat. Au quotidien, mais surtout en milieu hospitalier -prônant la santé-, je préfèrerais y croiser des biscuits -y compris industriels- produits avec des ingrédients traditionnels : « Bonne maman » sait le faire si on cherche une version supermarché et « Bonneterre » en version bio en épicerie spécialisée.
* Sur la page présentation, au 1er novembre 2014 :
Nos pâtisseries, majoritairement congelées, sont réalisées à partir de recettes traditionnelles. Pour les élaborer, nous sélectionnons les meilleurs ingrédients. Elles gardent ainsi la saveur authentique du « fait maison ».
** Lire aussi :
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