Les produits laitiers font partie de notre quotidien. Les médias, au cas où nous aurions oublié, nous le rappellent sans cesse. Mais qu’en est-il vraiment ? Les petits squelettes (?) des spots publicitaires nous sont-ils bénéfiques ? Dressons un état des lieux, le plus objectif possible, appuyé par des travaux et études recensées par Thierry Souccar.
Extrait d’une interview donnée par l’internaute.com à Thierry Souccar à propos du lait et ses méfaits. Voici ses réponses :
« Quels sont les maux provoqués par le lait ?
Dans le lait : des protéines allergisantes ou mal tolérées, le lactose (sucre du lait), que ne digèrent pas la plupart d’entre nous, trop de calcium lorsque la consommation de vitamine D ne suit pas, un facteur de croissance, l’IGF-1, qui pourrait attiser certains cancers, des pesticides… »
« Nos os ont besoin d’un maximum de calcium :
Avons-nous besoin de consommer du lait animal ?
Non, non et non. Quoi que l’on fasse, nous resterons des mammifères. Et justement, connaissez-vous un seul mammifère qui boit du lait à l’âge adulte ? Pour ma part aucun. Ayant eu même un doute sur le chat, j’ai posé la question à un vétérinaire. C’est sans appel. Le chat NE BOIT PAS de lait, ça le rend malade. Ça fait partie, je cite « de l’imaginaire, d’une allégorie sur la blancheur immaculée ».
Lorsqu’ils sont devenus sédentaires et non plus cueilleurs-chasseurs, nos ancêtres ont préféré la solution de facilité et ont opter pour aménager leur alimentation en incluant les laits de leurs élevages. Il faut soustraire à cela deux points importants, tout d’abord leurs alimentations extrêmement riches en végétaux laissaient une place toute relative au lait. Ils ne consommaient pas yaourts, béchamels, chantilly, mousses, etc.…
Puis, le lait, issu d’animaux « sains », était un breuvage extrêmement riche en oméga 3 et en antioxydants, nourrissant et rassasiant. Loin des laits insipides que l’on sait produire aujourd’hui. Ces foutus laits issus de la « supervache », une prim’holstein qui offre 50 à 70 litres de lait par jour. Un lait appauvrit, inintéressant nutritionnellement et tristement riche en IGF-1, un facteur de croissance insuline, qui provoque la division et la reproduction des cellules (bonne… ou mauvaise). On dit « Là où les prim’holstein pissent du lait, l’emmental sert de serpillière ». [En effet, il faut 1000 litres pour une meule d’emmental.]
Béryl Kitaeff, naturopathe, me confiait que l’on ne devrait boire du lait que lorsque nous sommes enfants, et cela, jusqu’à ce que l’on perde les… dents de lait !!!
Mais, même s’il en faut peu, ou trouver du calcium ?
C’est sûr que si vous tombez sur une brochure, trouvée chez votre généraliste ou dans un laboratoire d’analyse médicale, vous aurez peu de chance d’y trouver d’autres sources de calcium que dans les produits laitiers.
Il vaut mieux alors regarder à l’extérieur de la cour, loin des intérêts agroalimentaires, car le calcium est partout. Chez les Japonais, il est dans les algues et plus particulièrement dans l’algue Wakamé (treize fois plus que dans un verre de lait), mais aussi dans le tofu fait avec du sulfate de calcium.
Mais il y a sous nos latitudes, à profusion, le choix entre l’eau du robinet, l’eau minérale, les légumineuses, les légumes verts, les amandes, les graines de sésame, les sardines ou saumon en boîte AVEC leurs arrêtes, etc. Alors, ne culpabilisez pas.
Le problème avec le lait animal est très simple, nous rencontrons deux problèmes majeurs.
• Premièrement, le lait (outre l’IGF-1 citée plus haut) est un aliment alcalin certes, mais acidifiant. Votre corps a été programmé pour que votre sang reste vers un pH de 6,7 environ. En dessous ou en dessus c’est létal et la mort assurée. Donc, lorsque vous consommez un aliment trop acidifiant ou trop alcalinisant, votre corps compense en piochant dans vos réserves. Dans ce cas, précis, l’aliment acidifiant va demander à vos os de rendre du calcium à votre organisme et de ce fait se fragiliser pour se transformer en ostéoporose.
• Deuxièmement, les médias nous assomment, voire nous somment, de consommer trois laitages par jour. C’est trop. Trop, car on transforme un aliment futile (un aliment plaisir) en aliment utile (essentiel).
Le lait de chèvre est-il mieux ?
Mieux ? Rien n’est mieux, c’est difficile de répondre à cela, mais il faut savoir trois choses concernant le lait de chèvre.
• Premièrement, la chèvre n’est pas aussi industrialisée que la vache. Un lait de chèvre “artisanal” est plus facile à trouver. Nous avons donc à portée de main un lait qui ne transpire pas l’excès d’IGF-1.
• Deuxièmement, le lait de chèvre contient plus de calcium que celui de la vache.
• Troisièmement, et c’est la raison la moins avouable… il n’y a pas autant d’études sur le lait de chèvre que sur le lait de vache. Il est donc facile de fustiger l’un plutôt que l’autre.
Et le fromage est-il aussi néfaste ?
Les anciens, et plus particulièrement les Italiens, avaient un profond respect pour le fromage et les fromagers. Un maître capable de transformer un produit brut, indigeste, agressif en un produit plus toléré par l’organisme. Oui, car à l’âge adulte, nous n’avons plus l’enzyme “lactase” capable de transformer le lactose. Il en va de même pour la vache. Elle aussi, qui ne boit pas de lait, propose son lait uniquement à des bébés, les veaux. Nos nourrissons ou les veaux ont encore la faculté à digérer le lait. Mais rappellons que l’homme boit du lait de vache, pas l’inverse ! Chacun devrait ne consommer que le lait de son espèce. Autant dire que ce n’est pas un hasard si la présure utilisée dans nos fromages est prélevée dans la panse des veaux , afin de réaliser la coagulation des protéines.
En Italie, le maître de la “caséine” s’appelle le “chef, le maître”, Kaiser en allemand (l’empereur), qui a donné César (le chef suprême) !! Certes, mais aussi Cheese !
Tout un art, un titre de noblesse à part entière.
Et le yaourt ?
Thierry Souccar précise, sur le site lanutrition.fr, les faits suivants, suite à une étude française de mars 2006, issue des données de SU.VI.MAX : “Parmi les laitages, ce sont les yaourts qui poseraient le plus de problèmes, avec un risque de cancer qui augmente de 60 % chaque fois qu’on consomme un yaourt en plus (125 g).”
Sans commentaire.
Que penser des boissons alternatives au lait ?
C’est le réflexe numéro un des personnes interpellées par les méfaits du lait. Pour ma part, je ne fustige jamais un aliment s’il reste à sa place. Le lait animal est un aliment agréable au goût, gardez-le en aliment futile, plaisir. Pour le reste, cela serait une très mauvaise idée de vous ruer sur les boissons de soja [cela fera le thème d’un prochain Instant Info], mais pourquoi ne pas boire plein d’autres choses et de varier chaque matin. Du kombucha, de la soupe (hey oui, on peut), du thé, de l’infusion, du yogi-tea, du chaï, des boissons végétales (avoine, soja, riz complet, quinoa…), du jus de pomme, de poire, de l’eau de coco… Le choix est varié, votre plaisir aussi.
Il existe aussi des laits d’origine animale autres : le lait de jument, de yack, de chamelle, de brebis, d’ânesse… Ils sont chers en fonction de l’animal et de la rareté de production (je pense à la jument en particulier). Le lait de truie ne serait pas mauvais aussi, mais il est impossible de la traire tant ses pis sont petits.
Concernant le fromage, il a le tofu (à base de soja) et les fromages de chèvre, brebis… Vous ne trouverez pas de fromage de lait de jument ou de truie. Dépourvus tous les deux des protéines suffisantes à la formation du caillé, il n’est pas possible de les transformer en fromages.
Donc, faut il arrêter de produire du lait et de financer les d’agriculteurs ?
Surtout pas ! C’est un patrimoine, une force, une façon de garder notre pays autonome, mais à deux conditions.
• Produisons du lait localement, en petite exploitation, afin de nourrir des familles et non des actionnaires.
• Augmentons le prix du lait. Oui, le lait coûte à son producteur. Il doit correspondre à un prix digne… sans intermédiaire, favorisant les envolées de marges.
Lisez ou relisez « Non aux oranges carrées » :
Lait > pages 93. Yaourt, laitages > page 205. Beurre > page 21. Fromage > page 63
Une réflexion sur « Des amis pour la vie ? »